Les restes d'un vieux pressoir en pierre de l'époque romaine témoignent de la culture de la vigne en Touraine dès le IIème siècle. C'est surtout à partir de l'époque de saint Martin, vers 380, qu'elle s’est développée. Le grand saint aurait fait planter de la vigne sur les coteaux de Vouvray en même temps qu'il faisait construire le monastère de Marmoutier, aux portes de Tours. Aux XVème et XVIème siècles, la présence des rois de France dans les châteaux de Touraine favorise grandement le développement et la renommée du vignoble tourangeau.
La Touraine est une ancienne province qui s’étend presque en entier sur le département d’Indre-et-Loire, elle englobe quelques communes du Loir-et-Cher et quelques cantons de l’Indre.
Vallée fertile, la Touraine bénéficie d’un microclimat créé par la masse humide de nombreux cours d’eau. Les vignobles, qui s’étendent sur les berges de la Loire et de ses affluents, produisent des blancs, des rouges, des rosés et des vins effervescents originaux, reflets de leur terroir et depuis longtemps objets de soins attentifs.
La vigne grimpe sur les coteaux et s’étale sur les rebords du plateau aux argiles à silex, de part et d’autre du Cher ou de la Loire. Plus on s’éloigne de la côte, plus l’argile à silex, perrucheux dans la pente, s’enrichit en limon. De ce fait, certaines vignes n’ont pas droit à l’appellation Touraine, s’orientant vers la production de vins de pays du jardin de la France, généralement vendus avec indications de cépages. A partir d’Amboise, le pineau de la Loire (chenin blanc) devient le cépage dominant.
Les principales appellations sont  : Bourgueil, Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Cheverny, Cour-Cheverny, Chinon, Coteaux du Loir, Coteaux du Vendômois, Crémant de Loire, Jasnières, Rosé de Loire, Montlouis, Touraine, Azay-le-Rideau, Touraine Amboise, Touraine Mesland, Valençay, Vouvray.
C'est l'Abbaye de Bourgueil fondée à la fin du premier millénaire qui développa vraiment le vignoble (cépage cabernet-franc). Il est  implanté sur la rive droite de la Loire, présentant des terrasses graveleuses et sableuses et des sols argilo-calcaires (tufs) vers le coteau.
Les vignes, vieilles de quarante ans, donnent un vin aux arômes de cerise.
Les vignes sont ici plantées sur d’anciennes terrasses sableuses, qui confèrent au vin une finesse et une longévité particulières. Plus haut, en se rapprochant de la forêt, les sols sont plus argileux, et les vins plus colorés et charpentés.
Deux familles de vins coexistent : les vins de gravier, souples et fruités, atteignent rapidement leur maturité ; les vins de tuffeau, corsés et tanniques, plus charpentés, peuvent se conserver de nombreuses années.
Au début du XVIème siècle, François 1er décida que son vin serait produit autour de son château de Romorantin. 80.000 pieds de vignes furent alors transplantés de Bourgogne en Touraine où ils s'adaptèrent merveilleusement bien pour donner ce vin blanc sec à l'arôme de miel qui subsiste aujourd'hui. 
Cheverny n’est séparé de Cour-Cheverny que par quelques centaines de mètres.
Le vignoble à Troussay, le long de la route qui conduit de Cellettes à Cheverny, produit un vin d’appellation Cheverny. 
Entre Loire et Sologne, le vignoble s'étend le long de la rive gauche de la Loire depuis la Sologne blésoise jusqu'aux portes de l'Orléanais. Cépage gamay et pinot noir pour les rouges, cépage chenin et chardonnay pour les blancs. Ces vins sont frais et fruités. 
Au centre d’une région vinicole réputée, Chinon est entourée du fertile pays de Véron et de la belle forêt de Chinon ; elle semble rester une ville du Moyen Age, dominée par les murs ruinés de son château, perché sur le coteau du bord de la Vienne, qui reprend vie chaque année lors du marché médiéval. Parmi les agréments de Chinon, figurent les promenades qui bordent la Vienne, en particulier le jardin anglais dont les palmiers témoignent de la douceur du climat en Val de Loire.
Des caves anciennes ont été creusées dans le tuffeau; elles portent le nom de « caves painctes » sous la plume de Rabelais, et accueillent les chapitres de la confrérie au nom savoureux des « Bons entonneurs rabelaisiens ».
Le vignoble est situé dans un triangle formé par le confluent de la Vienne et de la Loire (cépage cabernet-franc). C'est un vin racé, élégant au niveau des tanins, de longue garde. Les vins rouges égalent en qualité les Bourgueil.
Dans la Sarthe, le petit vignoble des coteaux du Loir, qui faillit disparaître il y a vingt ans, produit du rouge léger à partir du même encépagement que celui du coteaux du Vendômois, mais augmenté du cot pour les vins rouges, et du  pineau de la Loire pour les vins blancs.
Ils sont situés dans la région touristique et verdoyante de la vallée du Loir.
Entre Vendôme et Montoire, les vignes de chenin produisent des blancs secs et fruités, tandis que le pineau d’Aunis donne un vin gris aux arômes qui expriment des nuances poivrées. Tempéré par le gamay, affiné par le pineau, ou charpenté par le cabernet, ce cépage fournit des vins rouges agréables.

 
L’aire de production du crémant de Loire s’étend sur celle des AOC Anjou, Cheverny, Touraine et Saumur, mais tous les producteurs ne font pas du crémant.
Blancs ou rosés, les vins répondant à l'A.O.C. Crémant de Loire sont produits dans les aires de production des vins à appellation contrôlée "Anjou", "Saumur" et 
"Touraine", sur des terroirs à dominance calcaire.
Ils sont élaborés à partir d'un vin de base provenant des cépages principaux suivants : chenin blanc, cabernet franc, cabernet sauvignon, pineau d'Aunis, pinot noir, chardonnay, menu pineau , ou à partir d'un assemblage de vins comprenant, outre l'un des cépages principaux, le cépage grolleau noir .
Vin rare à découvrir, selon Curnonsky : "Trois fois par siècle, le jasnières est le meilleur vin blanc du monde".
Bien délimité entre Ruillé-sur-Loir et Lhomme, encépagé en seuls chenin blanc ou pineau de la Loire ,le Jasnières donne des vins blancs élégants et harmonieux, de couleur jaune paille à jaune d’or.
L’aire d’appellation recouvre le même territoire que celle du crémant de Loire, sauf Cheverny.
Les vins répondant à l'A.O.C. Rosé de Loire sont produits dans les aires de production des vins à appellation contrôlée Anjou, Saumur ( la superficie du vignoble atteint 900 hectares pour une production de 35.000 hl par an) et Touraine (production très faible).
Cette appellation a été reconnue en 1974 pour un type de vin rosé sec, élaboré avec au minimum 30% de cabernet franc et / ou ssauvignon, associés ou non aux cépages grolleau, gamay, côt et pineau d'Aunis.
Les Rosés de Loire sont donc très marqués par le caractère des cépages qui les composent, ainsi que par les terroirs où ils sont produits.
Saumur, célèbre par son école de cavalerie, l’est aussi par ses vins, en particulier les mousseux, et par les champignons de couche dont la culture, en Saumurois, représente 70% de la production française.
C’est à Saint-Hilaire Saint-Florent que sont regroupées la plupart des grandes maisons d’élaboration des vins de Saumur effervescents.
L'aire de l'appellation Touraine couvre 8.000 hectares sur 146 communes (blancs, rouges et rosés confondus).
On observe une très grande variété de sols : "Aubuis" (argilo-calcaire), "perruches" (argiles à silex), sables ou graviers légers, sables sur tuffeau ou faluns.
Les Touraine rouges sont issus des cépages suivants : gamay noir à jus blanc, cabernet franc, cabernet sauvignon, côt, pinot meunier, pinot gris, pineau d'Aunis. Le cépage gamay, surtout cultivé à l'Est de la Touraine, assure à lui seul 60% de la production des vins rouges. La production annuelle est en moyenne de 165.000 hl en rouges et rosés.
La proximité du Château d’Amboise, où séjourna la cour, favorisa l’implantation de cépages fins et l’élaboration de vins typés, solides, à l’image du château bien campé sur son plateau.
De part et d'autre de la Loire, proche du manoir du Clos-Lucé où vécut et mourut Léonard de Vinci, le vignoble produit surtout des vins rouges (cépages gamay, côt, cabernet)qui présententune bonne aptitude au vieillissement. Les mêmes cépages donnent également des rosés secs, fruités et bien typés.
Azay, situé au point où la route de Tours à Chinon franchit l’Indre, a été fortifié de bonne heure. Le village tient son nom d’un de ses seigneurs, Ridel ou Rideau d’Azay, bâtisseur d’un château puissant. Dans son joli paysage d’eau et de verdure, le château d’Azay est une des réussites de la Renaissance.
Excellents vins secs, blancs et rosés, obtenus par pressurage direct. La plus jeune des appellations de Touraine et l'une des plus intéressantes de la région (cépage chenin blanc et grolleau pour les rosés).
Situé sur la rive droite de la Loire, au nord de Chaumont, le vignoble couvre 250 ha. La production de vins rouge y est abondante (cépage cabernet, gamay, cot).
Ce vignoble, situé à l’ouest de Blois, regroupe dans l’A.O.C. les communes de Chambon, Chouzy, Molineuf, Mesland, Monteaux et Onzain.
Les sables et les graviers de silex de quartz constituent un terroir de prédilection pour la production de vins rouges.
Si vous passez par Valençay, dans l'Indre, au cœur du Boischaut-Nord, ne manquez pas de goûter un fromage de chèvre valençay à la pâte lisse et ferme, d'un blanc porcelaine, aux odeurs de bois et de cave et aux arômes de noisettes, avec un verre de Valençay, blanc, rouge ou rosé.
Le Valençay est un vin d'assemblage, avec son propre caractère, qui marque sa différence avec les vins de cépages traditionnellement produits dans la région : sauvignon, gamay, pinot noir…

De Marmoutier à Vouvray, dans les coteaux de tuffeau qui bordent la Loire, comme dans de nombreuses vallées qui descendent vers le fleuve, la roche tendre était un terrain favorable pour qu’en la creusant l’homme y fasse son habitat. L’extraction de la pierre ou encore la conservation du vin firent que la roche fut longtemps creusée, d’où la présence de nombreuses galeries, surprenantes de profondeur. Les Rochecorbonnais occupèrent des espaces de tout temps. Aujourd’hui encore des familles vivent dans ces habitations troglodytes.

L'histoire de Rochecorbon (anciennement : Vodanum) est liée à la Loire, baptisée le fleuve royal. Situé à proximité de Tours, Rochecorbon persiste à sauvegarder son environnement de l'ordre de 3.000 habitants.
Le nom du village évoluera au cours des siècles, avec une approche de son entité actuelle vers le 13ème siècle "La Roche des Charbonniers". Petit bourg collé au pied de la falaise creusée de maisons troglodytiques, on remarque sur la crête du coteau une tour quadrangulaire, appelée « lanterne ». L’histoire de Rochecorbon est également liée à saint Martin. On peut encore voir l’imposant portail de l’ancienne abbaye de Marmoutier fondée en 372.
La vigne et le vin furent une des activités principales des paysans de Rochecorbon, dont les coteaux, bien exposés, produisent un vin de grande qualité issu du cépage "chenin", baptisé aussi "pineau de Loiret".  Moelleux, demi-secs, ou secs, les Vouvray de Rochecorbon ont la particularité de n'être jamais identiques, variant selon les récoltes ,les expositions et l'ensoleillement de l'année.

Au cœur d’un vignoble réputé, Vouvray s’étage sur les versants des coteaux qui dominent la rive droite de la Loire, en amont de Tours. La cité conserve d’anciennes maisons troglodytiques. Ses vins blancs, qu’ils soient tranquilles ou champagnisés, comptent parmi les plus fameux de Touraine. On a dressé à Vouvray la statue de l’illustre Gaudissart, le commis-voyageur dont Balzac a tracé un portrait inoubliable dans un de ses romans.

Vin blanc et racé, le Vouvray doit subir un long vieillissement en cave et en bouteille. Le cépage chenin blanc (ou pineau de la Loire) donne des vins de haut niveau, secs ou moelleux selon les années et des vins mousseux ou pétillants. Ces vins sont aptes à une longue garde.
Le Vouvray tranquille peut être sec, demi-sec ou moelleux (selon les années et, surtout, l'ensoleillement). Le Vouvray mousseux est un vin léger qui reflète les caractères de son terroir : fruité lorsqu'il est jeune, il acquiert en vieillissant des arômes de coing, de giroflée, de pomme cuite. Certaines cuvées sont élaborées en pétillant, une spécialité locale qui contient deux fois moins de gaz carbonique que les vins mousseux.
La conjonction des eaux du Cher et de la Loire procure à Montlouis un climat privilégié et un sol bien drainé. Village tourangeau par excellence, Montlouis a sa page d'histoire : c'est au château de La Bourdaisière que François 1er, puis le Vert Galant, venaient royalement se remettre le cœur en savourant les vins amoureux de ce terroir et faire la cour aux " grandes dames de petite vertu ", telle Gabrielle d'Estrée, devenue en ces lieux la favorite d'Henri IV. Vin de taffetas selon Rabelais, le Montlouis a des ardeurs secrètes...
Devenu Appellation d'Origine Contrôlée en 1938, le Montlouis s'étend sur 350 hectares. L'unique cépage est le chenin Blanc, ici appelé pineau de la Loire. Créée en 1960, la cave des producteurs de Montlouis est un regroupement de vignerons, réunissant une grande partie du territoire d'Appellation contrôlée.
L’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) « Montlouis » change de nom pour s’appeler « Montlouis sur Loire» depuis le décret du 19 novembre 2002. Les vins effervescents de Montlouis ne peuvent être faits que sur l'aire des appellations : c'est une garantie d'authenticité et de qualité. Ce sont des vins légers et très agréables.
Grégoire de Tours
(Clermont-Ferrand, vers 538 - Tours, vers 594)
Qui n'a lu, en apprenant l'histoire de France, l'épisode célèbre du vase de Soissons, ou celui du baptême de Clovis ? Ces récits hauts en couleur, nous les devons, avant beaucoup d'autres, à Grégoire de Tours.
Et pourtant il serait injuste de ne voir en cet écrivain gaulois du VIème siècle qu'un aimable conteur.
Grégoire fut en effet tout à la fois un homme d'action, engagé malgré lui dans les luttes politiques qui déchiraient alors la Gaule, un pasteur tout dévoué à sa cité, Tours, dont il fut l'évêque durant plus de vingt ans, et un historien qui a laissé, avec son Histoire des Francs, un témoignage unique sur le temps des rois mérovingiens.
À Tours, il fit reconstruire ou restaurer maints édifices religieux : la cathédrale, la basilique Saint-Martin, dotée d’un nouveau baptistère et une église dédiée à l'un de ses saints de prédilection, Julien de Brioude.
Mais surtout, fervent admirateur de son lointain prédécesseur saint Martin, Grégoire réussit à faire de la cité tourangelle le haut lieu du culte martinien.
Sous son épiscopat, hommes et femmes, de toutes conditions et de tous âges, en quête de guérisons miraculeuses, affluèrent de toute la Gaule et même des pays voisins pour visiter le tombeau du thaumaturge