Il n’y a qu’à Furnes qu’un passant occasionnel pourra percevoir ce que le poète Rainer Maria Rilke ressentait de manière hallucinante : « Je ressentis la terre comme des abysses célestes où reposent, inertes depuis des centaines d’années, d’énormes nefs ».

Furnes est une petite ville : néanmoins, elle est considérée comme une des villes d’art les plus riches de Flandre.
Victor Hugo disait : « La place de Furnes ne doit envier en rien la place Royale ».
Un petit tour de l’ensemble des bâtiments qui bordent la grand-place est une véritable féerie ! ! !
L’élégant Hôtel de Ville, de style renaissance flamande, est construit, en grande partie en brique jaune, typique de Furnes.
L’ancien Palais de Justice qui forme un angle avec l’Hôtel de Ville, présente des façades antérieures et latérales en pierre, parfaitement équilibrées. Ce bâtiment est l’ancienne maison de la Châtellerie de Furnes. 
Le Beffroi est partiellement incorporé à l’ancien Palais de Justice, qu’il couronne de la plus belle façon.
Le Pavillon espagnol sert maintenant de salle d’expositions. Ce bâtiment gothique fut utilisé comme hôtel de ville jusqu’en 1586 et fut occupé à partir de 1697 par des officiers espagnols.
Sur l’autre coin de l’Ooststraat se dresse l’ancienne halle aux viandes de style renaissance tardif. L’immeuble fut transformé en 1861 en théâtre et depuis 1968, il héberge la bibliothèque communale.
Le bâtiment de la Grande Garde fut le siège des veilleurs de nuit. Cet édifice abrite, actuellement, la Chambre de Commerce et d’Industrie.
On accède au parc communal, particulièrement accueillant, par l’arche qui relie l’ancien Palais de Justice à l’Hôtel de Ville. Du haut de la motte du 12e siècle, sur laquelle s‘élevait le château comtal, on a une superbe vue sur les tours. Le « Banc des Dormeurs » rappelle le surnom donné aux habitants de Furnes. La statue de la femme qui regarde le soleil levant est de Georges Grard.
On voit aussi dans le parc les ruines de la tour gothique inachevée de l’église Ste Walburge. Le presbytère de la paroisse de Ste Walburge possède un jardin ceinturé d’un mur. Il s’ouvre sur le parc Sainte-Walburge .
L’église St Nicolas peut être considérée comme le prototype des églises-halles gothiques de Flandre-Occidentale. Dans la tour est suspendue une des plus vieilles cloches de Flandre.
L’ancien hôpital Saint-Jean est maintenant intégré dans le collège épiscopal.
L’ancienne auberge « Die Nobele Rose » présente une belle façade Renaissance.
On trouvera disséminés dans toute la ville un grand nombre de splendides constructions datant pour la plupart du 18e siècle.
Quant au folklore, le petit peuple opiniâtre des marchands de poisson et des saurisseurs qui habitait Furnes formait un véritable ghetto, y compris dans la procession des Pénitents, où ils représentaient les juifs, cette engeance que les catholiques méprisaient. « Aujourd’hui encore, la procession (dernier dimanche de juillet) se compose de pénitents et d’acteurs de théâtre ; la pénitence elle-même étant une forme de spectacle, bien souvent, les deux rôles se confondent : il devient donc très difficile des les distinguer ».
Furnes jouit toujours d’une réputation de paradis gastronomique : « potjesvlees » (poulet, lapin en veau en gelée) ; saucisse blanche de Furnes, jambon fumé en rôti des polders, babeluttes (friandise préparée à base de sirop cuit dans du beurre et du lait du « Veurne-   Ambacht ») etc…

 
Anne Marie Van Belle