Bien que récemment reconstruite, la Grand-Place reflète toujours la majesté d’une Furnes espagnole… embellie par l’exubérance de l’art décoratif flamand ; ce qui en fait une des plus belles places de Belgique.
 

La Grand-Place : Un livre ouvert sur l’Histoire de la Cité.
 

Aux 12e et 13e s. l’industrie drapière et le commerce avec l’Angleterre donnent un essor florissant à la jeune capitale de l’artisanat flamand ; malheureusement le blocus maritime pendant la Guerre de Cent Ans va durement toucher la ville par une crise économique
On mesure les conséquences de ce déclin à l’aspect de l’Eglise Ste Walburge qui ne reflète que la moitié de ce qu’elle aurait dû être.
Ni les tours ouest ni l’église ne furent achevées ;  cependant au début de ce siècle , on y a ajouté une partie en style gothique.


L’Eglise St Nicolas, de conception plus modeste que la précédente, fut achevée sans problèmes.
Elle représente le type parfait de l’Eglise-Halle gothique . Son clocher abrite l’une des plus anciennes cloches de Flandres : « Het Bomtje », fondue dans la 2e moitié du 14ème s

Au 15ème s , on élève un édifice, lui aussi en style gothique, qui, 2 siècles plus tard, abritera le quartier général de l’ Armée espagnole, tête de proue de la lutte contre les Français. Cette occupation traduit le style de l’aile ajoutée, fait de hautes fenêtres lui apportant grâce et légèreté.
Ce Pavillon espagnol, initialement un Hôtel de Ville fait actuellement office d’espace d’expositions.
Face à celui-ci, l’ ancienne Halle aux Viandes, a été  reconvertie en bibliothèque.
Inspirée par l’Hôtel de ville d’Anvers, la « Landhuis » fut successivement le siège de la « Kasselrij »(administration de communes voisines) puis celui d’un Tribunal pour être reconverti aujourd’hui en un centre d’informations sur la ville.
Au dessus de l’ancien baillage, se dresse un élégant beffroi du 17ème   dont le clocher, à charpente jaune, est d’inspiration baroque.
Enfin, joyau de la Grand-Place, une élégante double façade orne l’HÔTEL DE VILLE  à l’arrière duquel s’élève une tourelle en forme de poire.
L’intérieur, somptueusement meublé d’éléments du 17ème et du 18ème s, est enrichi de cuir doré de Cordoue ;
Un portrait des Archiducs Albert et Isabelle ainsi que « La Jeune Fille de Furnes »de Paul Delvaux complètent ce riche décor.
La salle ALBERT a accueilli le ROI Chevalier lors de la 1ère guerre mondiale .
A l’entrée «  la Haire » en poil de chameau rappelle au visiteur la fête annuelle et d’autre part, cet endroit s’enorgueillit du portrait du héros qui a suggéré en 1914, d’inonder la plaine de l’Yser.

La mémoire en « Faits ».

Le Parc Ste Walburge, où s’érigeait au XIIème s. un château comtal , se complète du « Banc des Dormeurs », œuvre en pierre naturelle, qui propose au passant de s’assoupir quelques instants avant de découvrir depuis la partie haute du domaine, une vue magnifique sur les tours des églises Ste Walburge et St Nicolas.


La Procession des Pénitents.
Depuis 1644, les pénitents, pieds nus, revêtus d’un habit monacal sombre et d’une coiffe rugueuse, traînent chaque année, de lourdes croix à travers la ville. ;ils suivent le cortège des chars représentant des scènes de l’ Ancien et du Nouveau Testament.
« Le personnage du Christ » est le plus impressionnant, ployant sous une croix de 40 kg. .C’est le 26 juillet à 15h30,que les porte-croix répondent aux paroles de Jésus.
Cette procession est bien la preuve d’une influence espagnole puisqu’elle date de l’époque où la garnison espagnole était cantonnée dans la ville.
 

Furnes en Fête.
Le 15 août, dans le parc municipal, se déroule une fête « rétro » qui remonte les derniers 100 ans et qui évoque la vie rurale et artisanale de Furnes telle la :Joyeuse Entrée de Léopold II.
Naturellement les délicieuses odeurs de biscuits et de « babeluttes » contribuent à la fête.
 
 

Josée Motten