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Comme dans toute ville flamande qui se respecte, le Markt (Grand Place) est le centre historique. A Bruges, il a une histoire particulièrement longue et chargée. Ainsi ce marché chatoyant qui se déploie tous les samedis fut institué, dit-on, par le Comte Baudouin II en l’an 958. Et la plupart des bâtiments qui l’entourent ont un passé presque aussi ancien.


On remarque d’abord les Halles, dominées par le “roide jaillissement du beffroi au-dessus de la vaste place” (J.L. Faber). Construites entre 1248 et 1300, remaniées au XVIe siècle, les deux ailes symétriques de l’édifice présentent une façade imposante. Du balcon que l'on voit au-dessus du portail d'entrée furent longtemps proclamés règlements et lois devant le peuple appelé sur la place par la grosse cloche du beffroi .
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breydel-coninck Au centre de la Grand Place se dresse un monument dédié à Jan Breydel et Pieter de Coninck rappelant le soulèvement des métiers de la ville contre la domination française, qui éclata dans la nuit du 17 au 18 mai 1302 lors des Matines brugeoises.

Tout le côté Est du Markt est occupé par les bâtiments néo-gothiques du Palais Provincial et du Bureau de Poste . Ils ont remplacé, au début du siècle dernier, les anciennes Halles aux Draps qui avaient été construites au-dessus de la rivière Reie (aujourd’hui souterraine), afin de recevoir directement les marchandises que l’on amenait des avant-ports de Bruges dans des embarcations à fond plat. palais provincial

maison pittoresques Parmi les maisons pittoresques qui bordent le reste de la place, on remarque, au coin de la Sint-Amandstraat, le “Cranenburg” où l’empereur Maximilien fut retenu prisonnier par les bourgeois de Bruges en 1486 et, à l’angle opposé, l’Hôtel Bouchout (XVème siècle). Sur le côté qui fait face aux Halles, la maison au Panier (1662) était jadis le siège de la corporation des couvreurs, tandis que la maison aux Ancres (1621) appartenait aux poissonniers.

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Du Markt, la Breydelstraat conduit à la place du Bourg (Burg).
Ici, vous abordez l’un des plus beaux vestiges de la civilisation urbaine européenne de la Renaissance. De la forteresse qui lui a donné son nom, il ne reste rien, pas même la chapelle, devenue ensuite collégiale, puis cathédrale avant d’être victime des séquelles de la Révolution française. L’église Saint Donatien, où le comte Charles le Bon a été assassiné en 1127, n’est rappelée au souvenir des Brugeois que par son plan - octogonal comme celui de la chapelle de Charlemagne à Aix-la-Chapelle - dessiné par les pavés de la place, et une maquette qui en reproduit l’aspect architectural. Tout à côté, l’édifice baroque de la Prévôté (1662) a été pendant longtemps le siège de l’administration comtale, puis épiscopale.
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palais de justice Toute la partie Est de la place est occupée par le Palais de Justice (Gerechtshof), construction néo-gothique du XVIIIème siècle. Ce palais est édifié à l’emplacement de l’ancien palais du Franc de Bruges. Le bâtiment n’a d’autre intérêt qu’une jolie façade donnant sur le canal, et la chambre échevinale, vestige de l’édifice précédent, ornée de tapisseries, mais surtout d’une magnifique cheminée Renaissance où le marbre, le bois et le stuc s'allient en une composition monumentale qui présente les effigies de Charles Quint et de ses aïeux ainsi que, curieusement, une série de bas-reliefs contant l'histoire de Suzanne et des vieillards. Pour la petite histoire : les anneaux de cuivre ciselé que l'on voit accrochés au chanfrein de la hotte permettaient aux échevins de garder leur équilibre, tout en présentant leurs bottes humides à la flamme ! Cette cheminée est l'œuvre de divers artistes brugeois sous la direction de Lancelot Blondeel (1528-1531).

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Mais le charme du Burg vient surtout des trois bâtiments qui le bordent au Sud : l'Hôtel de Ville , la Chapelle du Saint Sang et l' ancien Greffe Civil.

L'hôtel de ville est flanqué d'un côté de l'ancien Greffe et de l'autre de la chapelle du Saint-Sang. De tous les Hôtels de Ville monumentaux de Flandre, celui de Bruges est le plus ancien (fin du XIVème siècle). Il constitue un parfait exemple du style flamand-brabançon qui fit école par la suite. Ses caractéristiques : une façade où les verticales dominent dans les hautes fenêtres étroites, les tourelles octogonales en encorbellement et les niches surmontées de fins baldaquins qui abritaient jadis les statues des comtes et comtesses de Flandre. Celles-ci, détruites sous la Révolution française, ont été en partie remplacées par des œuvres modernes plus ou moins heureuses. Enfin, les fenêtres portent les armoiries des villes vassales de Bruges au Moyen Age. On peut visiter la salle des Pas Perdus au plafond à solives soutenu par quatre colonnes de pierre et, au premier étage, la salle Gothique, restaurée et ornée de peintures murales de la fin du XIXème siècle. Un très beau plafond en bois à pendentifs de 1402 présente des clés de voûte ornées de scènes bibliques et des consoles où figurent les douze mois et les quatre éléments. hotel de ville

chapelle saint sang La chapelle du Saint-Sang (basilique depuis 1923), à droite de l'Hôtel de Ville, est un sanctuaire à deux étages de style roman, pourvu d'une jolie façade Renaissance. Avec ses trois nefs et ses piliers massifs, la chapelle inférieure a gardé son aspect original, lorsque Thierry d'Alsace y a ramené les reliques de Saint Sang (1139-1149). Une statue de Notre-Dame du Bon Secours y est encore vénérée ainsi qu'une effigie du Christ portant la couronne d'épines. Un bel escalier de 1530 conduit à la chapelle supérieure datant de 1480, mais abondamment remaniée par la suite. C'est là que depuis sept siècles est conservée la précieuse relique, exposée à la vénération des fidèles tous les vendredis et, du 3 au 17 mai, tous les jours. C'est encore Thierry d'Alsace, comte de Flandre, qui l'aurait rapportée de Terre Sainte et confiée à la ville de Bruges en 1150. Tous les ans, au cours de la procession du Saint Sang, la magnifique châsse en or et argent doré garnie de statuettes et de pierres précieuses dues à l'orfèvre Crabbe (1614-1617) est portée solennellement au long des rues de Bruges dans un grand concours de foule et de costumes chatoyants.

L'ancien Greffe Civil (Oude Civiele Griffie), à gauche de l'Hôtel de Ville, présente une très élégante façade de style Renaissance flamande. Elle comporte, sur la droite, un passage voûté surmonté d'une tribune, sorte de modeste “pont des Soupirs” qui conduit à la ruelle de l’Ane Aveugle (Blinde Ezelstraat). ancien greffe