Au pays de Saint-Malo (l'or des Chats)
Il y avait naguère plus de fées dans la mer et sur les grèves qu’on ne comptait de bergères dans les landes.
Un soir de lune, une troupe de fées se livraient à la danse ronde et arriva douze jeunes gens qui décidèrent d’inviter les belles fées. 
Au cours de la danse, elle s’ aperçurent que les garçons avaient le souffle court et les jambes de laine. Elles entrèrent en fureur et d’un coup de baguette, elles changèrent les malappris en six gros matous noirs et six chattes blanches. Quand elles virent les pauvres animaux miauler de détresse, les fées  promirent de les rétablir dès qu’ils auraient filé, pour chacune d’elles, un manteau d’or et une robe d’argent tissés dans le seul mica de la grève. La tâche n’eut pas été longue si les fées n’avaient précisé qu’ils ne pourraient filer que durant les douze coups de minuit. Les six matous et les six chattes se mirent au travail sans attendre. Lorsque les fées furent habillées, elles frappèrent les chats de leur baguette et en refirent des humains.

On ne dit pas si plusieurs siècles avaient passés sur leur tête.
Ce qui est sûr, c’est qu’il est rare de voir de vrais chats s’égarer sur le sable de mer.

A Saint-Malo « Argent de Chat » est le nom du mica gris. Quand ce mica s’allume d’un reflet blond, il devient « l’Or du Chat », dont se tissait jadis le manteau des Dames de la Mer. 

Les légendes
d'Armor

L’Armor, le pays de la mer, a été de tout temps le royaume des superstitions. 
Marins disparus à tout jamais, devenus trépassés que l’on croise en mer les soirs de brume, vaisseaux fantômes errant entre deux eaux et autre cité engloutie sont les légendes qui boisent ces côtes. 
Une vie latine du XIIe raconte l’histoire de Ronan, évêque irlandais venu en Armorique sur sa « barque de pierre » pour y chercher la solitude que requiert une vie d’ermite. Ronan est arrivé à la forêt du Nevet et construit un oratoire pour y proclamer sa foi. Très vite, les miracles qu’il accomplit lui attire des visiteurs dont le moindre n’est pas le célèbre Gradlon. Mais il rencontre, dans ce refuge de cultes celtes, une farouche opposition, personnifiée par Keban (Keben), femme de paysan. Le mari de celle-ci aide Ronan à construire une hutte et devient son disciple le jour où l’ermite contraint un loup à lâcher sa brebis. Keban, jalouse de son mari auprès du saint, prétend que le solitaire a partie liée avec les loups et envoûte les humains. Elle enferme sa fille dans un coffre pour accuser Ronan devant Gradlon,
de cette disparition. Le roi, embarrassé, soumet l’ermite au jugement de Dieu en lâchant contre lui deux molosses. Le saint homme arrête d’un signe de croix les deux animaux qui se couchent à ses pieds. Il retrouve et ressuscite l’enfant qui s’était étouffée dans sa cache, avec le pain que sa mère lui avait laissée. Mais Keban ne désarme pas et prétend que l’ermite a voulu la séduire. Ronan, âgé et fatigué, quitte la Cornouaille pour la baie de St Brieuc et est accueilli à Hillion par un paysan, mais c’est pour y mourir. 
Sa dépouille, disputée par les comtes de Vannes, de Rennes et de Cornouaille, est placée sur un chariot traîné par des bœufs qu’on laisse aller à leur guise. L’attelage se dirige tout droit sur la forêt de Nevet, mais refuse de passer Tro Balan jusqu’à ce que le comte de Cornouaille ait fait don de cette terre.
Les Mythes et les Légendes tentent d’expliquer l’univers, la vie, la mort (…), mais aussi des événements naturels tel le changement des saisons par exemple.