« Nous étions disposés à tout admirer, les ruines où fleurissent les ravenelles, les cathédrales obscurcies par leurs vitraux, les rochers couerts de goémon et les landes dont les ajoncs ont fait un tapis d’or. » Ainsi s’exprimait Gustave Flaubert partant à la découverte de la Bretagne. « Interpellés à de nombreuses reprises par les gendarmes et les douaniers », alors qu’il cheminait près de Sarzeau, « un brigadier de la douane nous fit subir un interrogatoire en règle et visita nos sacs.
- Dites au Roi de ne pas venir ici, nous dit-il, le pays n’est pas sûr, il y a encore des chouans. »
 




L’impôt prélevé sur les « marchandises franchissant les frontières » existent depuis l’antiquité mais c’est à Colbert que l’on doit la mise en place d’un tarif national aux frontières françaises.  Face aux taxes et autres impôts qui s'appliquaient à tel et tel produit, les côtes bretonnes devinrent bien rapidement en raison de leur physionomie accidentée et de leur étendue (1100 kilomètres), un lieu privilégié d'accostage pour décharger en toute illégalité
garde. 
Toutefois, la régularité de ses déplacements et les points de poste fixe facilitaient le travail des contrebandiers. 
Une infrastructure spécifique autrefois dévolue aux douaniers : abris, cabanes, poudrières, … a été cédée aux domaines.  Les corps de garde, en pierres appareillées, subsistent sur le littoral breton et sont recouverts d’un toit de pierre tout comme ceux des soutes à munitions ; les pans de toit des corps de garde possèdent en plus
de jour comme de nuit tout un panel de marchandises en provenance de Grande-Bretagne. 
Pour remédier à cette situation, l'état français instaura donc voici plus de deux cents ans tout un système de surveillance qui donna naissance aux sentiers de douaniers. 
Le travail du douanier consistait à surveiller le littoral, synonyme de frontière, en cheminant 
le long du sentier en portant un véritable 
harnachement et accompagné d’un chien de
un appareillage en forme d’escalier, afin de mieux scruter l’horizon. Sérusier et Gauguin peindront respectivement « La maison du douanier » et « La cabane du douanier » du Pouldu.  De nos jours, les anciennes maisons ont été remplacées par des sémaphores, et les sentiers reprennent vie grâce à l'action conjuguée du conservatoire du littoral et de diverses associations locales.
La lande de Ploumanac'h était autrefois exploitée pour toutes ses ressources : fougères (litière), ajoncs (bois de feu), bruyères (dont les mottes servaient de combustible). Les parcelles à l'abri du vent étaient cultivées pour les céréales ou pour les pommes de terre, mais peu  plus de 2 km, vous découvrirez ainsi le petit port naturel de Ploumanac'h, un des plus abrités de toute la Bretagne Nord, le parc boisé de la Bastille, la plage St Guirec où un oratoire et une chapelle, déclarés monuments historiques, ont été élevés en l'honneur du saint évangélisateur, ainsi que le témoignage du passé défensif 
après 1960, elles seront progressivement abandonnées. La nature spectaculaire de Ploumanac'h attire aujourd'hui un public de visiteurs important (800 000 visiteurs en 1998).
Cette forte fréquentation a entrainé inévitablement la disparition de la végétation et l'érosion des sols ainsi mis à nu. 
Un important programme de réhabilitation menée par la commune de Perros-Guirec avec la participation du Conservatoire du Littoral, du Département et de la Région a permis d'en enrayer la dégradation. 
De Ploumanac’h à la plage Trestraou de Perros-Guirec, soit sur un 
et de la surveillance des côtes : un fort de 1803 composé d'une poudrière, d'une guérite et d'un fortin. 
Puis, au détour des chemins les rochers insolites, le célèbre phare en granit rose et de nombreuses petites criques au sable rose.