Le Cerf
se voyant dans l'eau
Dans
le cristal d'une fontaine
Un Cerf
se mirant autrefois
Louait
la beauté de son bois,
Et ne
pouvait qu'avec que peine
Souffrir
ses jambes de fuseaux,
Dont
il voyait l'objet se perdre dans les eaux.
Quelle
proportion de mes pieds à ma tête ?
Disait-il
en voyant leur ombre avec douleur :
Des
taillis les plus hauts mon front atteint le faite
Mes
pieds ne me font point d'honneur.
Tout
en parlant de la sorte,
Un limier
le fait partir.
Il tâche
à se garantir ;
Dans
les forêts il s'emporte.
Il se
dédit alors, et maudit les présents
Que
le ciel lui fait tous les ans.
Nous
faisons cas du beau, nous méprisons l'utile;
Et le
beau souvent nous détruit.
Ce Cerf
blâme ses pieds, qui le rendent agile ;
Il estime
un bois qui lui nuit.
Jean
de la Fontaine
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