Pour ma Valentine
Le 14 février 2000

J’ose croire que l’amour pour la femme en particulier et l’humanité en générale est essentiel pour la survie de l’être humain

Il faut croire qu’une éthique fondée sur l’amour universel ne se refuse pas. Cet amour est tellement précieux qu’il est interdit de l’entraver de quelques manières que se soit.
Bien des penseurs ont dans leurs idées que l’amour est une force cosmique, donc un des pouvoir énergétique de la terre. L’amour universel, impersonnel est délivrance, car il rend pur transforme en divin. Il est le lien puissant qui unit les êtres par delà la présence, par delà la différence.
Le mot amour a fait couler beaucoup d’encre, sans pour autant lasser la recherche de l’homme. L’amour n’est pas un produit de la pensée. Il est présent actif. Lorsqu’on aime de tout son coeur, de tous son corps, de son être entier , compare-t-on?
Lorsqu’on s’abandonne totalement à cet amour l’autre n’est plus puisque nous ne sommes plus qu’un. Dans le déchirant désert de ce monde, l’amour est absent, comment le rencontrer?
Une chose est nécessaire à cet effet une passion sans motif, une passion qui ne soit pas d’ordre sensuel. Cette qualité de passion vient dans un total abandon de soi. Un tel amour n’est pas tributaire du temps, il s’adresse à la fois à l’individu et au nombre, vous ne cherchez plus, vous ne poursuivez plus rien, alors l’amour est là.
Il me semble que la condition, est la mise à mort de l’attachement aux images du moi.
L’amour provoque une grise profonde en l’homme, éveille une puissance qui le tue presque et rend actif un principe supérieur latent en lui. Ensuite la femme par sa dimension sacrée qu’elle évoque au plus profond de l’homme, permet la transformation de celui-ci en un être nouveau. Quand nous étions jeunes, après une soirée agréable avec son aimée, nous avions l’impression en rentrant à la maison, de posséder une légèreté comme la lumière tendre de l’astre lunaire qui avait été témoin de nos enlacements. Et enfin cette transformation coïncide avec le début d’une nouvelle existence. Le thème général de cette expérience est qu’amour et femme activent quelque chose, qui, dans l’homme est puissance. Le mot amour dans un sens est en rapport avec l’élément sans mort ( A MORT)  qui illustre la notion d’immortalité tandis  que le deuxième sens se rapporte au transport que suscite la femme, la santé, le salut.
Transposer cet amour dans la généralité, dans la réalité des êtres est chose assez difficile, (J’ai la chance de peindre, et quand je commence un travail je me dois de passer par une forme de rituel, dont je tais les détails ). Mais à un moment de l’élaboration de mon oeuvre, je trouve avec facilité déconcertante le trait parfait et la couleur pour l’oeuvre que j’accompli, dans cet état second, j’oublie de vivre , les contingences qui me ramènent dans mon atelier, sont la faim, la soif, le froid et mon lumbago. C’est un état de transe qui me permet non la régression mais le retournement dans la direction d’un état enfantin, sentir son corps comme celui de nos origines.
La transe est jouissance de soi et du monde indistinctement. Dans le voyage que je fais au-delà des apparences, je ne me sens jamais seul, je dispose à ce moment d’un amour universel, pour tous les êtres vivants de ce monde.

Réalisation : Gus Boonen