L'Epiphanie
Le terme "épiphanie" est issu du grec et signifie "apparition". 

Célébrée le 6 janvier, cette fête correspond à la présentation de Jésus enfant aux Rois Mages. 

Ce jour est aussi celui du premier miracle des noces de Cana et avant tout la date de baptême du Christ. 

Dès le Ve siècle, l'Eglise donna une importance considérable à cet événement. 

La galette des rois, servie à cette occasion, est une tradition typiquement française qui avait déjà cours au XIVe siècle. La galette était partagée en autant de portions que de convives, plus une. Cette portion supplémentaire, appelée "part du Bon Dieu" ou "part de la Vierge", était destinée au premier pauvre qui se présenterait. 

Pendant des siècles les chrétiens d'Orient célébrèrent la Nativité le jour de l'Epiphanie. 

Les Arméniens du Caucase le font encore aujourd'hui. 

Au Ier siècle il fut déjà décidé de donner primauté à la naissance du Christ plutôt qu'à l'Epiphanie 

Dans de nombreux villages, on allume encore les "feux des rois" rappelant ceux qui, dit la légende, brûlèrent cette nuit-là à Bethléem pour cacher l'Étoile au roi Hérode. 

LES ROIS MAGES

Venus d'Orient, trois rois se mirent en route en suivant la lumière de l'étoile qui les guida jusqu'à Bethléem. 

Ils y trouvèrent l'enfant Jésus, qui appelèrent le " Nouveau Roi des Juifs ". 
Quand ils le découvrirent dans l'étable, près de ses parents, Marie et Joseph, ils s'agenouillèrent devant lui en signe de respect et lui apportèrent de l'or, de la myrrhe et de l'encens. 

L'origine des Rois mages est aujourd'hui encore obscure. On les dits savants, riches mais errants. Ces mystérieux personnages alimentèrent l'imaginaire qui enveloppe Noël. 

Une chanson populaire raconte comment les Rois mages sont venus d'Afrique. 
Pour l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte. 
Longtemps, le 6 janvier (Epiphanie) fût plus important que le jour de Noël. 

La symbolique des cadeaux en portait témoignage : 

  • l'or de Melchior célébrait la royauté, 
  • l'encens de Balthazar la divinité 
  • et la myrrhe de Gaspard annonçait la souffrance rédemptrice de l'homme à venir sous les traits de l'enfant.
Qu'est ce que la myrrhe ? 
La myrrhe est une résine odorante fournie par un arbre d'Arabie, le balsamier. 

Longtemps ce jour là, on célébra le miracle de Cana : de l'eau changée en vin. 

Un rituel de quête terminait jadis la période des 12 jours de fêtes. 

Les quêteurs recevaient souvent en guise de présent une part de galette. 

Histoire de la fève

La fève dans la galette des rois remonte au temps des Romains. C'est une fève blanche ou noire qui était déposée pour les scrutins. Au début de janvier, les saturnales de Rome élisaient le roi du festin au moyen d'une fève. Si la tradition est d'origine religieuse, elle est devenue une tradition familiale où on se rassemble pour découper la fameuse galette. Celui qui trouvera la fève sera couronné roi ... et choisira sa reine. 
En Angleterre, comme en Bourgogne, anciennement, on préférait former un couple "d'occasion" en mettant dans la galette une fève et un petit pois. 

légende : Une légende raconte que la fève serait née avec  la fameuse bague de Peau d'Âne qu'elle avait oublié dans la galette, mais son utilisation remonte certainement au XIIIè siècle 

Différentes fèves : Il y a beaucoup de sortes de fèves : des fèves en haricot sec, en or, en plastique, en porcelaine etc. 

La part du pauvre 

La première part est toujours la "part du pauvre", la "part de Dieu et de la Vierge" et elle était désignée par le plus jeune enfant de la famille. Il y avait aussi la part des absents - le fils aux armées, le parent sur un vaisseau du roi, le pêcheur qui n'était pas rentrés. La part était rangée dans la huche jusqu'à leur retour, une façon tendre de dire "on a pensé à vous". S'il se gardait longtemps, sans s'émietter et sans moisir, c'était un bon présage. 

Le droit de beurre 

En Allemagne, au XVIIe siècle, des boulangers écrivirent une supplique au pape pour faire tomber l'interdiction d'utiliser du beurre dans la pâtisserie et boulangerie de Noël. En France, l'arrêt du Parlement de 1713 interdit même l'usage des oeufs, même pour seulement dorer le pain. Mais quand vint la Révolution de 1789, la fête "des rois" tombe comme un couperet. Plus question de couronne. On tire la fève au sort pour savoir quel est le citoyen qui offrira la galette. Mais la coutume est revenue, elle était trop belle.

Les coutumes du monde

Espagne : On profite de ce "Jour des 3 Rois" pour échanger les cadeaux de Noël puisque, originellement, ce sont les rois mages qui apportèrent 12 nuits après la naissance de l'enfant Jésus, des présents. La veille, des carrosses paradent dans les rues. On lance fruits confits et bonbons, prémices du lendemain. Pour cette occasion, on confectionne un pain en forme de couronne parfumé de zestes de citron et d'orange, brandy et eau de fleur d'oranger, décoré de fruits confits et d'amandes effilées. On y glisse une pièce d'argent, une figurine de porcelaine ou un haricot sec. 

Autriche : Ne manquez pas les manifestations qui précèdent ou qui marquent le 6 janvier, jour de l'Epiphanie. Surprenant - les défilés pour conjurer les mauvais esprits, tels les défilés des Glöckler et des Perchten- Au rythme martelé de leur pas, les clochettes tintinnabulent et réveillent les semences sous la terre couverte de neige. Et enfin les Rois Mages... qui annoncent en fanfare que l'on revient à la "vie normale". Jusqu'à l'année prochaine, bien entendu... 

Guadeloupe : Ici, on ne fête pas comme tout le monde. L'Épiphanie ne représente pas le dernier jour des festivités de Noël mais le premier jour de "kannaval" qui se termine ... le soir du Mercredi des Cendres, dernier jour de folie où diables et diablesses vêtus uniquement de noir et blanc envahissent les rues. Le soir voit s'approcher la fin du carnaval par "Grand brilé Vaval", l'incinération du roi Carnaval, "Vaval", sous les cris et lamentations de la foule. 

Mexique : L'Épiphanie se prépare 10 jours avant Noël avec les posadas. Comme les Rois Mages guidés par l'étoile du berger, chaque famille, en procession, apporte des friandises sur la place de chaque village. Elles serviront à remplir les pinatas, d'énormes animaux en poterie ou papier mâché très colorés qu'on suspend le jour de l'Épiphanie. Les enfants doivent essayer de briser la pinata afin qu'elle s'ouvre comme une corne d'abondance, déversant tout leur contenu de friandises et de menues monnaies. 

Si, dans plusieurs pays, l'Épiphanie couronne le roi ou la reine de la fête, la coutume est moins heureuse dans ce coin du monde ... En effet, celui qui découvre un petit Jésus en sucre ou une fève dans la rosca de reyes ou couronne des rois, devra organiser et payer la fête de la Chandeleur où tous les convives sont invités à déguster des tamales. Celui qui est un peu avare, n'hésite pas à avaler la fève, chuchote-t-on en coulisse mais puisque la fête se fait en famille et entre amis, le subterfuge est rapidement pointé du doigt avec rires et sarcasmes.


  
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